« Relève-moi », te demandé-je dans une phrase déformée par la paralysie qui gagne. (Extrait)
Relève-moi sont les dernières paroles prononcées par Jacques. Il est mort le 23 décembre à 17h30 juste avant Noël. Un noël qu’il avait l’habitude de fêter avec sa compagne. Mais voilà, Jacques est parti et elle n’aura pas de cadeau cette année.
Le monde est rempli de moi. (Extrait)
Le défunt parle à sa compagne et lui remémore leurs souvenirs communs. Il lui parle de ce qu’elle vit et endure. Il sait qu’elle n’a plus envie de rien depuis qu’il n’est plus là. Du moins, il se l’imagine. Les jours passent inlassablement et le goût de vivre lui échappe. Elle vit dans le souvenir. Jacques est partout. Chaque geste, chaque instant du quotidien lui rappelle sa présence.
Ma mort, ton tsunami, ton 11 septembre à toi. (Extrait)
C’est comme s’il demandait à sa compagne de vivre coûte que coûte, de se relever de la même manière qu’elle aurait aimé qu’il se relève, qu’il reste en vie. Evelyne Sellés-Fischer nous livre une façon originale d’appréhender la mort sans tomber dans le pathos. Elle imagine ce que le défunt aurait pu dire à sa compagne de là où il se trouve. Elle ne donne la parole à cette dernière qu’un court instant. Et oui, Jacques est un incorrigible bavard même s’il n’est plus là depuis huit mois.
La vie suit son cours irrémédiablement sans Jacques même s’il sera toujours là. Qu’en est-il de l’amour au delà du trépas ? Subsiste-il toujours quand on n’a pas choisi d’y mettre un terme ? La mort est-elle juste le point de continuité d’un amour qui perdure pour toujours ? Mais que fait-on de cet après ?
Ce roman est avant tout une longue lettre d’amour, un hymne à la vie. Un sublime témoignage d’une existence à deux, pleine de souvenirs, de moments heureux et agrémentée d’humour.
Comme un pet sur une toile cirée. (…) C’est de cette manière que je m’en suis allé. (Extrait)