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Le Testament d’Alexandrie – Frédéric Lauze

Tous les premiers du mois, tu m’écriras, tu penseras fort à moi. Jure-le David. Ce sera notre serment ! (Extrait, Aïcha)

16 juin 2011, sémaphore, citadelle de Qotbay, Alexandrie. Aïcha Qarawi, professeure et interprète égyptienne en hébreu moderne et David Mizrahi, diplomate israélien spécialisé dans la paix entre les peuples et expert en langue égyptienne sont retrouvés morts. Que s’est-il passé ? Attentat ? Meurtre ? Auraient-ils trahi leur pays respectif ? Étaient-ils des agents dormants ? Et surtout comment se connaissaient-ils ? Et pourquoi David se trouvait-il en Égypte alors qu’il avait fait son alya en 1956 ?

Un passeur de message doit savoir s’effacer et s’assurer que le relais soit enclenché. (extrait, Henri Zilberg)

5 ans après les faits, Henri Zilberg, 81 ans diplomate à la retraite spécialisé dans le Moyen Orient, décide de lever le voile sur cette double mort. Il se retrouve à Chypre pour rencontrer les familles des défunts.

A Alexandrie, bastion de la francophonie, juifs, musulmans et chrétiens se côtoient dans les écoles. Aïcha et David s’aiment depuis l’enfance sans se soucier des considérations politiques et religieuses.

Cependant, tout bascule avec l’arrivée de Nasser au pouvoir avec la volonté d’unifier le monde arabe avec comme élément fédérateur la langue arabe et leur passé commun. La religion bien que non présente dans les esprits s’insinue insidieusement dans le quotidien de chacun. 

Peut-on aimer une personne de confession différente sans pour autant rompre avec ses racines ? Peut-on ignorer sa religion sans être qualifié d’athée ou d’agnostique ? 

Les juifs d’Égypte présents dans tous les secteurs d’activité y compris au sein de l’État, sont soupçonnés de sionisme. Considérés comme des ennemis avec la création de l’État d’Israël, ils sont contraints de quitter secrètement le pays. David et Aïcha ne se reverront plus. 

Chaque écrivain a la responsabilité de dire la vérité telle qu’il la voit. (Barack Obama)

Pari tenu par Fréderic Lauze qui sous couvert d’une histoire d’amour avortée entre deux êtres que tout oppose, nous explique le conflit israélo-arabe qui perdure depuis des décennies. 

L’amour gagnera-t-il au mépris des préjugés identitaires, religieux et politiques ? Aïcha et David pourront-ils se revoir et conserver ce lien malgré les dissensions, les années ? Peut-on prôner la liberté de conscience tout en restant attaché à ses racines ? 

Fréderic Lauze nous expose sa réflexion. Grace à lui, j’ai voyagé entre l’Égypte et l’Israël avec Henri Zilberg et appréhendé l’histoire de deux peuples dont j’avais du mal à saisir les subtilités. Il a soufflé sur mes incompréhensions et quand l’amour s’en mêle et s’emmêle, la compréhension est d’autant plus aisée. 

C’est trop tôt pour la récolte mais le temps de la semence est venu. (Extrait, Aïcha)

https://www.fauves-editions.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=28334
Le Testament d’Alexandrie: Roman

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