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Ô Benestar

Imaginez-vous… une petite ville ligérienne, on dit d’elle qu’elle à la fois dynamique et attractive par son patrimoine historique et son cadre naturel. Regardez attentivement le Pont qui franchit la Loire de Saint Just à Saint Rambert.  En contrebas, on aperçoit un restaurant.

En se rapprochant de plus près on distingue l’enseigne « Ô Benestar » avec nichée dans le O la croix occitane.  Vous allez me demander oui mais encore, quezaco ? En ancien occitan, Benestar se traduit par bien-être, mais c’est aussi un rappel du prénom du propriétaire de ces lieux Benjamin Verkinderen. Ben pour Benjamin. 

Voilà le décor est posé… Je suis certaine que vous voulez en savoir plus sur cet hôte pas tout à fait comme les autres. 

Mon père m’a transmis les goûts de l’effort, de la rigueur et du mérite. (Philippe Etchebest)

A l’image de Obélix, Benjamin est tombé dans la marmite depuis tout petit. Déjà à l’âge de 3 ans, il trainait ses basques (tiens donc c’est bizarre pour un ariégeois) dans le restaurant familial. A 10 ans s’il n’était pas sage, son père le punissait en lui faisant faire la plonge et en l’assignant à la corvée de patates. Alors que d’autres rêveraient de voir leur progéniture reprendre le flambeau, Monsieur Verkinderen senior a tout fait pour le dégouter de son métier. Que nenni ! Ben n’a pas été découragé bien au contraire, il s’est forgé son caractère. D’ailleurs, à l’âge de 12 ans, il pâtisse son premier dessert, un bavarois à la framboise, de quoi raviver les papilles des clients du restaurant familial.

Diplôme en poche, il y a fait ses premières armes puis débarque dans la Loire pour parfaire son art. D’abord avec Florent Garrat pendant deux ans, quatre ans au Carré pétanque et un an et demi à la table des brasseurs. Il tombe amoureux de la région qui ressemble a vista de nas à la sienne, les amitiés qui s’y forgent sont immuables, sans faux-semblants.

Et c’est tout naturellement qui reprend le restaurant « Carrazedo » en mars 2020 et ce juste avant le confinement. Le 17 mars malheureusement, il referme ses portes à cause des restrictions sanitaires. Et il lui en a fallu du courage pour rester fort pendant cette période. Du moins on se l’imagine. Certains y auraient vu une malédiction mais c’est mal connaître Benjamin. Il a préféré se réinventer en proposant des plats à emporter jusqu’à la réouverture en juin 2020.

Lorsqu’on pénètre dans ce restaurant, de belles ondes vous submergent, on se sent tout de suite chez soi. On est happé par la bonne ambiance qui y règne mais surtout par la bienveillance qui se dégage. On peut le dire chez Ô Benestar, on est les bienvenus qu’on soit habitué ou non. 

Bon alors qu’est ce qu’on mange ?  Cela dépendra de l’humeur du chef et de ce qu’il dispose. Il combine les goûts, les couleurs et les textures des aliments pour imaginer son menu du jour. Il pourra vous concocter un oeuf croustillant à la bouillabaisse, une crème brulée au foie gras, un steak de requin à l’huile d’aneth ou un pavé de sandre en terre et mer. Nul besoin de poétiser le nom des plats, on se régale de l’entrée au dessert.

Bien évidemment, vous pourrez déguster le mounjetado, cuisiné à l’origine avec des haricots secs et des restes de viande. Grâce aux Tastos Mounjetos, amateurs, dégustateurs et surtout défenseurs du haricot ce plat est entré au Patrimoine Immatériel de l’UNESCO. Fièr d’èsser occitan !

D’ailleurs si vous avez un doute sur ce que vous désirez manger, vous pouvez toujours questionner Yannick, responsable de salle qui parle des plats comme s’il nous contait une histoire. On est bien loin du serveur classique, il ne contente pas de vous apporter votre commande. Il est le reflet du chef. Ben met son coeur dans les assiettes et Yannick incarne ses émotions vis à vis des clients. Et oui, il le sait un plat mal servi perd toute sa saveur. Il faut donner envie et donner faim surtout !! L’un ne va pas sans l’autre, quoi de plus normal étant originaires tous les deux du Sud Ouest. On sent une complicité hors du commun. Un simple supplément d’âme.

Soyez convaincu de ce que fous faites !! (Philippe Etchebest)

Petit portrait chinois euh ariégeois…
Si tu étais un plat ? La blanquette de veau.
Une sauce ? Une sauce aux truffes.
Une viande ? Une côte de bœuf.
Un épice ? Le piment d’Espelette.
Un vin ? Le Tariquet.
Un chef ? Philippe Etchebest.
Un ustensile de cuisine ? Un couteau.
Un ingrédient ? De l’ail.
Ton principal trait de caractère en cuisine ? Organisé, rapide, efficace.
Ton rêve le plus fou ? Faire à manger au Président de la République. 
La mode culinaire qui t’agace ? La cuisine molléculaire.

Vous l’aurez bien compris, Benjamin Verkinderen cuisine tout le temps. Il transforme un produit brut en milliers de possibilités et se réinvente chaque jour. L’important c’est que ce soit généreux et dans l »esprit du partage.

Alors convaincu ? Arrêtez de rouméguer !! Vous serez espanté par sa cuisine !! Vos papilles vont péguer dès la première bouchée. Vous deviendrez fier comme un ariégeois et vous chanterez bien fort l’hymne « Ariege moun pais » !!

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