« C’est étrange, mais on raconte que toute personne qui disparaît est aperçue à San Francisco. » (Oscar Wilde)
Non, Mary-Ann Singleton n’a pas disparu. Elle a même averti sa mère qu’elle ne rentrerait pas à Cleveland préférant s’installer à San Francisco après huit jours de vacances. Le livre commence d’ailleurs par une conversation téléphonique entre elles. Nous sommes en 1976.
Rien ne laissait penser même pas Mary-Ann, qu’elle allait se créer sa propre famille avec à sa tête Anna Madrigal qui a toujours une petite attention pour eux.
« Un petit quelque chose de mon jardin, en signe de bienvenue dans ta nouvelle demeure. Anna Madrigal. PS. Si tu préviens ta mère, je t’égorge. »
On pénètre dans l’univers d’Armistead Maupin comme si on poussait la porte du 28 Barbary Lane à San Francisco, comme si on était locataires de cette pension. On y croise une multitude de personnages avec leur part de fêlures, de secrets. Tous les thèmes y sont abordés, amour, sexualité, drogue, suicide, le tout servi avec la verve presque ironique et réaliste de l’auteur.
Armistead Maupin dépeint un monde à son image.
Les chapitres sont courts et consacrés à chaque fois à un ou deux personnages. La multitude de dialogues facilitent la compréhension de l’histoire.
Je ne me perdrais pas dans une description longue et fastidieuse de ce petit monde et vous laisse le soin de faire leur connaissance au fil des lignes. C’est de cette manière que le charme d’Armistead Maupin agit.
Ce n’est pas toi qui a choisi Barbary Lane. C’est Barbary Lane qui t’as choisie. (Anna Madrigal à Mona).
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