Leïla Slimani plante le décor de son histoire d’une manière abrupte. Le livre commence par une scène d’horreur, de cris comme si on contemplait un tableau, un carnage.
Mais que se passe-t-il ? On découvre Louise, on s’attache à elle tellement elle est dévouée à ces deux enfants dont elle a la garde, d’ailleurs elle se dévoue corps et âme à cette famille débordée qui ressemble tellement à toutes les familles d’aujourd’hui.
Comment Myriam et Paul peuvent-ils allier leur vie professionnelle et leur vie de jeunes parents ?
La solution est de recruter une nounou parfaite et Louise est indéniablement celle qui leur fallait. Ils sont perdus dans leur rôle de patron, ils ont du mal à trouver les limites entre employeur et employé. Et c’est une relation de dépendance mutuelle qui va s’installer progressivement.
Louise devient au fil des pages de plus en plus inquiétante, elle est volontairement décrite de manière froide et on cherche à comprendre ce qui a pu provoquer ce déferlement de violences. A quel moment bascule-t-on dans l’horreur ? On dissèque le personnage, on entre dans son intimité en fonction de ce qu’elle veut bien nous livrer, comme un enquêteur qui l’aurait convoquée à une audition, avec un regard froid, un regard qui étudie les moindres détails d’une vie de famille. Et on s’est juré
« de comprendre ce qui s’était passé dans ce monde secret et chaud de l’enfance, derrière les portes closes. »
http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/Chanson-douce
A toutes les mères frileuses à l’idée de confier leur enfant à une tierce personne, passez votre chemin. Ce roman fait froid dans le dos.
Pour en savoir plus :
Adaptation cinématographique du roman par Lucie Borleteau avec Karine Viard, Leïla Bekhti et Antoine Reinartz. http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18684653.html
Fait divers Yoselin Ortega de octobre 2012 http://www.leparisien.fr/faits-divers/yoselyn-ortega-la-nounou-tueuse-de-manhattan-condamnee-a-la-perpetuite-14-05-2018-7715916.php
