Abécélire

L’essentiel c’est le principal – François Zeugin

Ma parole, si je m’en sors, je ne sais pas ce que je ferai mais je le ferai.  (Extrait)

Qui ne connait pas l’univers de François Zeugin devrait s’y mettre rapidement. Quel délice de se promener dans cette histoire tout droit sortie de son imagination oh combien foisonnante. L’auteur nous emmène dans une aventure où les bons ne sont pas forcément bons et les méchants pas si méchants. Le tout servi par des personnages loufoques, hauts en couleur, désignés par une caractéristique physique, le ventru, le chauve, le tondu ou par un trait de personnalité, Lee Bertin pour libertin

D’ailleurs, le personnage principal n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de s’adonner aux plaisirs de la chair et de causer de barbiquet et de tubercule.

Votre héros n’est pas un dépravé sexuel…Le sexe féminin le captive plus que la bombinette atomisée. (Extrait)

Petit retour sur l’histoire…

Chez les Bertin, on est tueur de père en fils. Ça dessoude à coups de bourre-pifs, ça défouraille, ça picole, ça fricote. Lee Bertin, tueur assermenté par l’État doit faire le ménage dans le gangstérisme, quitte à se rendre au Japon et s’allier avec un rat. Il doit sauver ses miches d’autant qu’il se retrouve père adoptif d’une mouflette qui ferait tourner la tête d’un aveugle.

Eh ben voilà ! On adhère naturellement à la plume libre de l’auteur. François Zeugin use et abuse du vocabulaire comme bon lui semble sans se soucier de la pudeur et de bien baragouiner. Il s’immisce dans l’histoire. Il s’adresse au lecteur et laisse libre court aux agissements de son personnage même s’il s’en excuse quelquefois.

Excusez-le chers lecteurs et lectrices, seulement il commence à se croire réel et s’adresse directement à vous. Je vais veiller à ce que cela ne se reproduise jamais. (Extrait)

Et son narrateur le lui rend bien en sollicitant directement le lecteur.

L’auteur ferait sa petite cachottière, je m’insurge, le lecteur a le droit de savoir même ce que l’auteur ne peut soupçonner. (Extrait)

L’important n’est pas l’histoire, mais la façon dont elle est racontée. On a l’impression que Bernard Blier va sortir de son trou à rat pour tout éparpiller façon puzzle. Sa gouaille nous donne la bectée mollo, nous monte le bourrichon pour nous faire tourner en bourrique jusqu’au clap de fin.

Inutile de se lustrer l’intelligence, votre cerveau n’en sera que tout tarabiscoté. L’essentiel est de découvrir l’univers déjanté de François Zeugin sans se presser le citron.

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