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Le gentilé

Comment s’appellent les habitants de ? C’est au hasard d’une conversation que j’ai fait la connaissance du mot gentilé. Je connaissais gentillet qui signifie aimable et insignifiant au sens péjoratif du terme, mais gentilé ??? Selon http://www.wikipedia.fr, un gentilé  est un terme désignant les habitants d’un lieu, d’une région, d’une province, d’un pays, d’un continent, par référence au lieu où ils habitent ou dont ils sont originaires. Par exemple, Parisiens, et Japonais sont des gentilés.

Dis-moi d’où tu viens je te dirais qui tu es…

Avec le gentilé, on a l’impression d’appartenir à ce morceau de terre, ce lieu bien délimité géographiquement. D’ailleurs, un Basque est basque avant d’être français, de même qu’un Corse est corse et un Marseillais, un marseillais.

Ainsi, un habitant des bouches du Rhône est un bucco-rhodanien,  bucco pour bouche humaine (il est vrai que les habitants du sud parlent beaucoup et tout le temps !!!)  et rhodanien pour Rhône, région de Lyon. Alors comment est-ce possible qu’un fervent fan de l’OM se retrouve assimilé à un joueur lyonnais ? Ainsi, peut-on dire qu’une personne née dans les bouches du Rhône vivant à Lyon est une bucco-rhodanienne rhodanienne? À tes souhaits !!!

Là est la magie du terme gentilé, il rapproche les peuples et confère des noms quelquefois bien farfelus !!!

Je suis quand même ravie de ne pas habiter à Bonny-sur-Loire, ville des Bonnychons et Bonnychonnes ou encore à Béziers où je ne serais qu’une Biterroise. Bitter, boisson alcoolisée vient de l’anglais amer. Bon d’accord je vous l’accorde, le gentilé biterrois vient de la forme latine de Béziers à savoir Baeterrae. À moins que les inventeurs du gentilé n’aient bu trop de bitter à Béziers pour nommer les habitants de Longcochon (commune jurassienne) les «Couchetards» ? Ils avaient de la suite dans les idées ou encore Les Toutouvillais  pour les habitants de Villechien en Normandie.

Il devait y en avoir un dans le groupe qui n’aimaient pas les habitants de Saint Cloud pour les nommer les Clodoaldiens ou encore ceux de Puteaux, les Putéoliennes, Putéoliens à moins qu’ils avaient une aversion contre les éoliennes. Que penser du gentilé Bellecombaise, joyeuse habitante de Bellecombe ou encore Malakoff et ses Malakoffiotes. Vive les soirées arrosées de bitter !! Et vive les habitants du Périgord ! Vive les Périgourdins.

Les Pixiens», originaires de la ville de Poil en Bourgogne-Franche-Comté ont préféré se nommer ainsi plutôt que Poilus, ils craignaient sans doute d’être confondus avec nos soldats de la Première Guerre Mondiale.

Certains gentilés se sont transformés en adjectif qualificatif. Ainsi une Lesbienne n’est plus une habitante de Lesbos mais bien une femme qui aime les femmes. Peut-être est-ce dû à la popularité de Sappho fervente admiratrice des femmes.

Certains gentilés ne désignent pas le genre humain mais tout autre chose… Je m’explique : Une charentaise en charentaises déguste du parmesan avec son ami Parmesan. Que la langue française est compliquée !!  Traduction : Une habitante de la région de Charente en pantoufles mange du fromage italien avec son ami originaire de Parme.

Enfin, on sait qu’une arlésienne est une habitante de la ville d’Arles mais d’où vient l’expression  « jouer l’arlésienne » qui désigne toute action où la personne que l’on attend ne vient jamais ? Tirée du recueil de nouvelles « Les lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudet (1869), « l’Arlésienne » raconte l’histoire de Jan qui s’éprend d’une Arlésienne volage.

« Il s’appelait Jan. C’était un admirable paysan de vingt ans, sage comme une fille, solide et le visage ouvert.
Comme il était très beau, les femmes le regardaient ; mais lui n’en avait qu’une en tête, – une petite Arlésienne, toute en velours et en dentelles, qu’il avait rencontrée sur la Lice d’Arles, une fois.  Au mas, on ne vit pas d’abord cette liaison avec plaisir. La fille passait pour coquette, et ses parents n’étaient pas du pays. Mais Jan voulait son Arlésienne à toute force. Il disait:
– Je mourrai si on ne me la donne pas.
Il fallut en passer par-là. On décida de les marier après la moisson. Donc, un dimanche soir, dans la cour du mas, la famille achevait de dîner. C’était presque un repas de noces. La fiancée n’y assistait pas, mais on avait bu en son honneur tout le temps… » La belle ne viendra jamais et Jan, accablé de chagrin se donnera la mort.

Générique de fin… sortez vos mouchoirs…

A notre époque, le jeune homme en question aurait plutôt envoyé une demande de remboursement des frais occasionnés à l’Arlésienne en question et aurait noyé sa peine dans quelques verres de bitter (souvenez-vous de cette boisson apéritive amère) et aurait inventé tout un tas de gentilés avec ses amis.

Une Bellecombaise s’étant tellement encanaillée avec un Périgourdin devint une Malakaffiotte désespérée !!!

Les lettres de mon moulin-Alphonse Daudet Fnac.com

www.habitants.fr/

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